Bovet dévoile sa collection 19 Thirty
Inspiré d’une montre de poche des années trente, le nouveau garde-temps de Bovet 1822 offre mille détails à découvrir et un fascinant jeu de symétries.
Il n’y a pas de «montres» chez Bovet 1822, exclusivement des «garde-temps». On pourrait prendre ça pour une coquetterie de langage, mais non, quiconque a entendu Pascal Raffy, propriétaire de la Maison, corriger un interlocuteur sait qu’il y a là quelque chose de plus profond, la traduction en mots d’une obsession sincère de la justesse et du détail. La nouvelle collection 19Thirty ne fait pas exception à la règle. Elle n’est pas vulgairement «Swiss made», mais bien «Swiss handcrafted» comme le mentionne discrètement le cadran.
Une collection complète
Cette collection a repris la ligne épurée de la montre de poche des années trente dont elle s’inspire, l’une des dernières manufacturées par Bovet avant son passage à la montre-bracelet. Elle a aussi emprunté ses aiguilles à la pièce d’origine, signée «Bovet Frères», ainsi qu’une typographie aussi efficace qu’inattendue. Elle se décline en deux boîtiers, Fleurier avec sa couronne et bélière à midi ou Dimier, plus traditionnel, avec une couronne à trois heures et quatre cornes sur lesquelles vient se fixer le bracelet alligator. Le cadran existe en trois couleurs, ivoire, noir ou bleu, et les appliques indiquent l’heure en chiffres arabes, romains ou chinois.
Avec son jeu de symétries, la douceur de ses lignes, sa petite seconde à six heures, ce garde-temps est magnifique, servi par un niveau de finitions exceptionnel et une réserve de marche de sept jours. J’ai quelques jours devant moi pour le découvrir plus complètement et le sentir vivre à mon poignet. Je ferme le bracelet – au deuxième trou, j’aime laisser à la montre une petite part de liberté – et me voilà paré pour un repas d’affaires ou une soirée élégante. Le premier mot qui me vient à l’esprit est «confort», grâce à la finesse du boîtier (7.3 mm hors glaces pour un diamètre de 42 mm) et à l’ergonomie des attaches du bracelet. J’aime aussi cet arc de cercle en acier qui dépasse timidement de ma manche, une courbe harmonieuse que rien ne vient rompre puisque la couronne et sa bélière, sur ce modèle Fleurier, sont situées à midi.
En jouant avec la couronne
Cette couronne bouleverse non seulement l’esthétique de la pièce, mais aussi toute la gestuelle de celui qui la porte. Je la tire délicatement pour la remonter et j’ai soudain l’impression de manipuler une montre de poche. Je la tourne entre le pouce et l’index, regarde l’aiguille de la réserve de marche à trois heures glisser tout doucement, du signe moins vers le plus. Pas d’indication de durée sur le bord de son guichet, mais la mention «Pour servir ponctuels gentilshommes», si fine qu’il me faut une loupe pour en apprécier la calligraphie classique. La pièce est toute en symétrie, et un guichet identique, situé à neuf heures, découvre lui une partie du barillet, précisant cette fois «Faictes de mains de maistres».
Tout est en rondeur et en symétries sur ce garde-temps. En rondeur pour les côtes de Genève circulaires que l’on retrouve sur le cadran et sur les ponts révélés par le fond saphir, pour la platine perlée, pour le boîtier en acier, pour le double cadran des heures et de la petite seconde. En symétrie pour les deux guichets, pour les deux paires de vis bleuies qui tiennent les cadrans. En symétrie encore au dos du garde-temps, où l’on voit l’échappement répondre au train de rouages de la petite seconde.
Deux boîtiers pour deux histoires
Lorsqu’on passe d’un boîtier à l’autre, c’est bien sûr tout le mouvement qui a tourné d’un quart de tour pour permettre le bon positionnement de la couronne. Selon que l’on regarde le modèle Fleurier ou Dimier, l’indicateur de réserve de marche se trouve donc à trois heures ou à six heures, et l’alignement de la petite seconde, du cadran heures-minutes et de la couronne emporte le regard vers la droite ou vers le haut. Une même collection capable de raconter deux histoires bien différentes.
Le chronomètre "chevalet" a inspiré la nouvelle collection 19 Thirty