Paolo Pininfarina & Pascal Raffy

Bovet et Pininfarina présentent la sculpturale Ottantasei

Pour cette 6ème collaboration, le bureau de design turinois et l’horloger suisse ont dénudé le cœur de la nouvelle Ottantasei pour en montrer toute la complexité. La transparence du boîtier libère l’accès à un mouvement à la technique suisse et à l’esthétique italienne.

Par Louis Nardin
Journaliste

Au siège de la société à Cambiano, dans les environs de Turin, les designers de Pininfarina ne s’en cachent pas: même après 8 ans de collaboration avec Bovet, ils restent toujours surpris et doivent se réadapter à chaque fois à l’échelle micrométrique des montres.

Mais avec l’OttantaSei, ils se sont posés un nouveau défi en décidant de maîtriser parfaitement tous les types de décorations et de teintes horlogères existants. Objectif avoué: travailler avant tout l’esthétique du mouvement, qui a été donc intégralement transcendée par eux. C’est que la nouvelle venue ne veut rien cacher. Volontairement, elle se laisse ausculter jusque dans les moindres détails puisque tout l’enjeu tenait à jouer sur la notion transparence totale. «LOttantaSei, comme d’ailleurs les autres garde-temps créés en commun avec Pininfarina, répondent aux attentes des collectionneurs expérimentés, tout en incarnant, en profondeur, le style et l’esprit Pininfarina», commente Pascal Raffy, propriétaire de BOVET 1822 et de DIMIER 1738. «Il est donc légitime et consistant sur les deux tableaux pour s’inscrire dans la durée.»

Bovet OttantaSei Bovet OttantaSei par Pininfarina en or rose et titane

Tourbillon volant double face

Réduit au strict minimum, le boîtier est devenu une capsule dont les parois en saphir s’imbriquent dans un squelette métallique – en or rose ou titane. Ce minimalisme revendiqué contraste avec la myriade de détails et de références qui décorent le mouvement. Machine à hautes performances, il est doté d’un tourbillon volant une minute «double face » breveté dans le sens où le système de fixation monté sur roulement à billes est fixé au milieu de l’axe au lieu de tenir l’ensemble par une extrémité. Ainsi, le régulateur se trouve sur une face, l’échappement de l’autre.

A ce propos, Bovet, avec sa manufacture Dimier, est l’une des rares marques à concevoir et fabriquer elle-même et intégralement ses mouvement et ses échappements, spiraux compris. Celui de l’OttantaSei ne fait pas exception et affiche une admirable précision comprise entre -2/+4 secondes par jour maximum, soit inférieure aux critères du COSC (-4/+6). Quant à son facteur qualité, soit sa capacité à réguler l’énergie et à n’en dilapider qu’un minimum au passage, il s’élève à 360, soit l’équivalent d’un chronomètre de marine !, cela à la fréquence, la plus basse, de 18'000 alternances-heures. En d’autres termes, l’Ottantasei est un véritable chronomètre de compétition qui tient aussi du coureur de fond. Car en effet, les montres Bovet jouissent le plus souvent de réserves de marche particulièrement longues. L’Ottantasei ne fait pas défaut avec 10 jours garantis, affichés par un système, ancien mais rare, comprenant un doigt de lecture courant le long d’un cône qui monte ou descend en fonction du niveau de tension du ressort de barillet.

Paolo Pininfarina Paolo Pininfarina présente la Bovet OttantaSei

Objet d’un second brevet, le système de remontage sphérique de l’OttantaSei fonctionne comme un planétaire et double les tours donnés à la couronne pour réduire le temps de remontage par deux. Pratique et esthétique, le système intègre aussi une roue parfaitement inattendue pour sa denture tri-dimentionnelle étonnante – une forme déposée, l’objet d’un troisième brevet.

Légère et nerveuse

Légère et nerveuse, l’Ottantasei présente pas moins de 34 variations de teintes sur le calibre. Cet attachement à traiter chaque détail a pleinement occupé le team Pininfarina. Il a par exemple choisi de tailler dans les flancs de la platine et des ponts pour retirer un maximum de laiton. Le nombre d’angles a été aussi augmenté. La décoration du mouvement prend ainsi une semaine, tout comme pour l’assemblage du calibre. Clin d’œil à l’histoire de cette collaboration: le tour d’heure du cadran est relié à son centre à 6h, signe qu’il s’agit bien du 6ème modèle créé en commun.

D’ailleurs, ce point est essentiel pour Pascal Raffy, connu pour sa volonté d’ancrer son travail dans la durée et l’authenticité. Dans la même optique, les équipes de Pininfarina et Bovet se voient régulièrement de chaque côté de l’arc alpin pour imaginer, en détail, comment marier le meilleur de la mesure du temps et de l’esthétique technique. Et cela leur réussit.

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